Pour randonneur averti

La boucle permettant de voir la Cascade Maniquet est de plus en plus difficile à effectuer en raison de l'envahissement de la trace et du manque de passages. La cascade n'est pas toujours en eau et beaucoup de randonneurs repartent déçus. La Cascade Chinois, 1 km plus en aval, coule avec le même débit. Une astuce pour être certain de voir du courant dans le Grand Bras consiste à descendre rapidement à la Cascade Maniquet avant de commencer cette boucle. Avant d'entreprendre cette randonnée il faut savoir s'orienter en milieu forestier dense et renoncer dans le cas contraire. De nombreux sentiers historiques créés par les forestiers au moment des plantations de cryptomerias demeurent, mais faute de passages, ont tendance à rétrécir d'année en année. Une grande partie est envahie de longoses et le reste de goyaviers, bien utiles parfois pour se maintenir dans les fortes pentes. On retrouve ici les circuits pratiqués à 1km/h qui ne conviennent pas à tous les randonneurs. Les plus courageux tenteront une remontée de ravine de la Cascade Chinois jusqu'à Maniquet.

La randonnée débute à quelques mètres de la Ravine Cyril qu'on contournera dans sa presque totalité sans jamais la traverser. La petite route amène au parking de la Cascade Maniquet 300 m plus loin. Marcher sur cette route étroite assez peu fréquentée entre quelques cryptomerias rabougris (Photo 1). Le premier virage est un lacet où il faut rechercher sur la droite le départ discret du sentier. Il est assez peu marqué sur les premiers mètres (Photo 2). Deux mètres après la route, le ton est donné. La pente glissante et très forte impose de s'accrocher à toutes les branches. On y retrouve bien sûr les éternels goyaviers et de nombreux jeunes cryptomerias poussés naturellement (Photo 3). En 2 minutes, on se retrouve sur une trace bien plus visible et quasiment plane (Photo 4). La largeur du passage ainsi que les talus creusés sur la gauche indiquent qu'il s'agit d'une ancienne piste sans doute utilisée par les charriots transportant les jeunes plans de cryptomerias lors des plantations. Le sol, souvent humide, abrite plusieurs variétés de belles mousses et lichens. Ces 10 minutes à marcher à plat sont très agréables et se pratiquent sans griffure. Le sentier arrive ainsi au Grand Bras que l'on peut traverser facilement sur les gros galets, avant de poursuivre sur le sentier (Photo 5). 100 m plus bas, coule une première cascade qui se rejoint facilement en quelques minutes par une descente de ravine. En prenant garde sur les rochers, on peut apercevoir le grand bassin et une partie de la cascade (Photo 6). Reprendre la montée jusqu'au sentier en cherchant le meilleur passage (Photo 7). Le sentier, plus discret que le précédent, monte rapidement à l'assaut du rempart noyé dans les longoses (Photo 8). On ne perd jamais la trace des yeux. Une fois le rein atteint, on peut parfois profiter de belles fenêtres sur la région très boisée de Mamode Camp ou des flancs de la Roche Écrite (Photo 9). Le passage devient plus aléatoire et peut, par moments, semer le doute. Pas de balise et très peu de coups de sabre sur les écorces ;  prendre son temps pour affronter ce sentier lontan (Photo 10). On ne s'éloigne jamais de la crête aussi les possibilités d'égarement sont-elles rares. Après une bonne demi-heure de cette crête, les fougères se font de plus en plus hautes et plus touffues. Heureusement, les rares passages ont tassé la trace principale aussi on parvient à s'en sortir sans problème en les poussant ou en les coupant (Photo 11). Les panoramas changent et l'on remarque régulièrement la vallée du Grand Bras, de la Rivière Saint-Denis et la boule blanche du Colorado (Photo 12). On devine le bruit de la Cascade Chinois et le sentier débute une descente dans de magnifiques branles noyés de fougères (Photo 13). Sans transition, la descente devient vertigineuse et les troncs de goyaviers ou de quelques bois de couleurs encore debout freinent la plongée vers la ravine (Photo 14). Le sentier finit dans le lit du Grand Bras à quelques mètres de la plongée dans le vide de la Cascade Chinois (Photo 15). Comme plus haut, le débit est assez faible mais peut gonfler avec des pluies abondantes (Photo 16). Le jour de notre passage, des naturalistes recherchaient une espèce d'escargot aquatique très rare, pendus au bout de longues cordes et maintenus par des canyonistes de métier (Photo 17). Le sentier de retour n'est pas en face de celui qui vient de descendre. Remonter alors le cours du Grand Bras à l'ombre des jamrosats (Photo 18). Pas de difficulté pour suivre les berges sans se mouiller les pieds (Photo 19). Après 150 m de marche sur galets et plaques basaltiques, ne pas manquer un cairn très discret proche de deux filaos (Photo 20). Le premier mètre est à peine visible et les filaos sont très utiles pour deviner le passage. Une fois passé la lisière, il devient très facile à suivre des yeux mais beaucoup plus difficile pour les jambes. Les mains sont indispensables pour se hisser et éviter les chutes dues au sol glissant (Photo 21). Il faut plus de 15 minutes assez sportives pour atteindre une vieille borne marqué aux initiales du précurseur de l'ONF (Photo 22). Le sentier fait un angle droit et se dirige plein sud en longeant une nouvelle crête et une lisière de cryptomerias (Photo 23). Le sol, un peu chamboulé par le cyclone Garance ou envahi de goyaviers se suit pourtant assez facilement (Photo 24). On retrouve, comme au départ, des vestiges d'anciennes pistes oubliées depuis la fin des plantations (Photo 25). Sur la droite, la pente menant à la Ravine Cyril est très forte et inextricable. On a sous les yeux l'ensemble du parcours de la boucle (Photo 26). Les derniers hectomètres sont une balade familiale entre les vieux conifères (Photo 27). On retrouve rapidement la route près d'un kiosque et d'une barrière. Celle-ci ferme la piste au cas où certains pilotes voudraient tester leur habileté au volant (Photo 28). Emprunter la route en partant à droite pour très vite retrouver le parking du point de départ.

Profil

Plan de l'itinéraire

  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Depuis Saint-Denis, rejoindre l’Hôpital de Bellepierre et emprunter la RD42 en direction du Brûlé - Traverser le village puis poursuivre en direction de Mamode Camp - Bifurquer à droite sur la Piste Forestière Maniquet - Traverser la Ravine Cyril et stationner une centaine de mètres plus loin, près d'un kiosque - Trouver le sentier à droite au premier lacet et effectuer la boucle en suivant les sentiers passant par la Cascade Chinois - Le retour s'effectue par le sentier des canyonistes.

Commentaires sur cette randonnée (2)

Ousarsiph2, 08/12/2025 19:52

Randonnée complétée il y a 4 jours

Bonjour,
Boucle sympathique, un peu aventureuse mais courte et sans danger, qui devrait permettre de se mettre en appétit avant un pique-nique sur l'une des nombreuses tables qui bordent la route forestière.
Il est possible d'approfondir la visite, en remontant le Grand Bras depuis la photo 5 jusqu'à la cascade Maniquet (trace jaune ci jointe) ou de le remonter depuis la cascade Chinois jusqu'au bas de la cascade de la photo 6 (trace violette), mais l'on se retrouvera bloqué (à moins de contourner la cascade en rive droite en escaladant dans la végétation, mais c'est un peu compliqué).

Walking Dog 974, 07/12/2025 16:46

Randonnée complétée le 06/09/2025 en 3h40

Bonjour !
Laurent m’avait offert la primeur de cette petite sortie bien sympathique en septembre, et ma foi j’avais bien aimé. 😊

Chouette cadeau.

J’ai pu apprécier une nouvelle fois les compétences de Laurent et sa passion des sentiers oubliés (oubliés mais toujours présents), grâce à son guidage au milieu des cryptomérias, parmi les fougères, avec lesquelles nous avons dû batailler parfois, dans une zone inexplorée du Brûlé.
En revanche, pas de chou chinois ou d'orme chinois en vue ! 😁


Ce fut donc une sortie courte et pas très difficile, encore que j’ai le souvenir d’avoir mis plus de temps que la durée indiquée par la fiche (pas loin de 4 heures pour nous je crois) et d’une fin de parcours qui m’avait épuisé :
la remontée du rempart fut ardue pour le chien qu’il fallut aider (le passage du tronc couché notamment) et pour moi-même (quelques glissades qui me firent redescendre de quelques mètres, m’obligeant à recommencer la grimpée...3 fois).

Conclusion ? Cette sortie n’est pas tant un casse-tête chinois ,c'est plutôt un biscuit chinois offert par Laurent avec ce message :

« L’eau qui tombe lentement perce un roc mieux qu’une cascade ». 😑

C’est pour cela que la Cascade Chinois coule faiblement, elle est sage et patiente ! CQFD 😂

Merci à Laurent pour son invitation et à Randopitons pour cette belle fiche.